Ces dernières semaines je me suis attaché à définir, en réalité à redéfinir, les notions de patriarcat et de matriarcat. Les critiques me ramènent souvent à la condition soit-disant invivable des femmes au Moyen-Âge sous la coupe du patriarcat.

Qu’à cela ne tienne, nous sommes au moins tous d’accord que ce “régime” était au pouvoir à cette période. Voici donc, en plein PATRIARCAT CATHOLIQUE sanguinaire, ce qu’était la place des femmes. L’on parle ici des femmes de manière générale, non pas simplement des femmes de pouvoir.

“Dans l’histoire de l’Occident, au cours de ces deux trois siècles, les deux principales conquêtes de l’homme ont été l’établissement de la cellule conjugale, du couple, comme cadre normal d’existence familiale, et nous vivons encore sur cette conquête; et d’autre part, la mise en place de la maison, organe premier et fondamentale de la vie collective, de la vie seigneuriale. Dans ces deux cas, c’est la femme qui apparaît au centre des cellules, noyau sans lequel ces cadres n’existeraient pas, cheville ouvrière de cette construction.”

“En examinant le cadre matériel de cette vie de tous les jours, en inventoriant ce que nous ont laissé les villages et les maisons qu’on y fouille, ce qu’on y trouve, au fil des siècles, ce sont des objets ou des restes d’objets qui ont la particularité, dans une proportion écrasante, d’avoir été ceux dont usaient les femmes”,

il ajoute plus loin :

“Alors qu’il est évident que c’est la maison qui forme la cellule essentielle de la vie, si, comme il est certain, la femme y règne, c’est bien elle et non l’homme qui occupe le centre de la société.”

Robert Fossier lors de son discours au colloque La femme dans les civilisations du X-XIIIème siècles de 1976.

Nous retrouvons ici un exemple parfait du premier niveau que j’étudie, à savoir le niveau familial, avec l’apparition de la famille nucléaire non-égalitaire, qui s’appuie sur le deuxième niveau, à savoir le politique, géré par le Roi Chrétien Lieutenant du Christ, lui même profitant de l’architecture transcendante du troisième niveau, à savoir le religieux (ou spirituel), c’est-à-dire le Dieu Chrétien, le Père.

Et si le patriarcat, ce monde autoritaire, violent, et précurseur du nazisme était en réalité tout autre chose ?

Sylvain Durain, lundi 08 janvier 2018