Orthodoxie, G. K. Chesterton

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22,00

Description

Nouvelle traduction du classique de G.K. Chesterton par Radu Stoenescu, philosophe, accompagné d’un corpus de notes qui satisfera les lecteurs les plus exigeants. Un dossier annexe conséquent rassemble des extraits des adversaires de G.K. Chesterton, tout comme cinq inédits en français: ses « Controverses avec Blatchford » et son texte inaugural « Le retour des anges ».

G.K. Chesterton

G.K. Chesterton (1874 – 1936), est un auteur, penseur et journaliste britannique. Marshall McLuhan l’a décrit comme étant avant tout un « métaphysicien moral ».

Auteur prolifique, dont les éditions complètes comptent plus de 10 000 pages, il manie avec un talent incomparable des formes littéraires très diverses: la poésie par exemple, avec un long poème épique narrant la naissance historique de l’Angleterre, La ballade du cheval blanc; la biographie, encore, avec des travaux sur Saint-François d’Assise, Charles Dickens ou Léon Tolstoï; le journalisme avec de nombreuses contributions au Daily News puis l’Illustrated London News; les nouvelles et les romans, comme Le Napoléon de Notting Hill; les essais politiques et philosophiques enfin, dont certains ont fortement marqué les esprits, comme L’homme éternel, et le diptyque constitué par Hérétiques et Orthodoxie.

Il a fortement influencé George Orwell, qui a fait ses début dans son journal, le G.K. Weekly. C. S. Lewis et J. R. R. Tolkien lui sont aussi grandement redevables.

Extraits du livre

Quel lecteur du terrifiant 1984 de George Orwell ne se souvient pas que vers la fin du roman, Winston Smith est torturé par le suppôt de Big Brother dans le but de lui faire dire que «?deux et deux font cinq?» ? Plus encore, qui a oublié qu’O’Brien martyrise sa victime non seulement pour la faire proférer cette phrase à haute voix, mais pour que Winston la croie véritablement, en dépit des évidences ?

On aurait pu espérer que ce roman ne soit qu’une contre-utopie, au pire une dénonciation du totalitarisme stalinien, qui a heureusement atterri dans les poubelles de l’Histoire. Cependant, G. K. Chesterton était moins optimiste et écrivait dès 1905 : «?La grande marche de destruction mentale va continuer. Tout sera nié. Tout deviendra objet de croyance. C’est une position raisonnable de nier l’existence des pierres dans la rue?; ce sera un dogme religieux de l’affirmer. C’est une thèse rationnelle que nous vivons tous dans un rêve?; ce sera une preuve de santé mentale mystique de dire que nous sommes tous éveillés. Des incendies seront allumés pour témoigner que deux et deux font quatre. Des épées seront tirées pour prouver que les feuilles sont vertes en été. » (Hérétiques)

Ainsi Chesterton anticipait la déferlante de folie « transsexualiste » qui s’abat sur le monde occidental, où il est désormais obligatoire, sous peine de procès, non seulement de soutenir que « les femmes trans sont des femmes comme les autres », mais aussi de le croire. Tout a été nié, même la différence qui fonde toutes les différences, la différence des sexes. Ce qui n’était qu’une banalité de base il y a une dizaine d’années, c’est maintenant l’enjeu d’un débat de croyances. Aujourd’hui, l’homme qui souhaite garder sa raison intacte est contraint d’affirmer dogmatiquement, ce qui n’était avant-hier qu’une évidence indiscutable.

Entre notre situation et le cauchemar de 1984, il n’y a qu’une différence de degré, mais pas de nature. O’Brien est partout, et il veille scrupuleusement à ce que tout le monde pense bien que « deux et deux font cinq ». Heureusement, pour combattre cette promotion de l’« ignorance acquise », Chesterton nous a légué Orthodoxie. Ce texte est l’antidote aux folies ordinaires, car il raconte comment la raison peut trouver un refuge contre l’autodestruction. D’abord autobiographie spirituelle, qui raconte comment un homme peut échapper aux doutes et au relativisme suicidaire, pour retrouver vigueur et joie, Orthodoxie se révèle progressivement comme étant un arsenal intellectuel pour armer des cœurs intrépides.

« Il existe pour la raison un grand danger, écrit Chesterton. (…) C’est contre ce péril que l’autorité religieuse fut dressée, à tort ou à raison, comme une barrière. Et contre ce péril, il faut sûrement qu’on dresse quelque digue, si l’humanité veut éviter la ruine. Ce péril, c’est que l’intelligence humaine est libre de se détruire elle-même. De même qu’une génération pourrait empêcher l’existence même de la génération suivante si elle entrait toute au monastère ou sautait dans la mer, de même un groupe de penseurs pourrait, jusqu’à un certain point, empêcher l’exercice de la pensée s’il enseignait à la génération suivante qu’il n’y a rien de valable dans aucune pensée humaine. Il est vain de dire sans cesse qu’entre raison et foi il faut choisir, car la raison elle-même est un objet de foi. C’est un acte de foi que d’affirmer que nos pensées ont un quelconque lien avec la réalité. (…) Il y a une pensée qui bloque la pensée. C’est la seule pensée qui devrait être bloquée. C’est contre ce mal extrême que fut dirigée toute autorité religieuse. » Orthodoxie, ch. II « Le suicide  de la pensée »

Aux Editions Carmin, après le succès de la réédition de L’homme du ressentiment de Max Scheler, nous avons décidé de redonner une nouvelle jeunesse à Orthodoxie. Nous avons refait la traduction depuis l’anglais, et nous l’avons accompagnée d’un vaste appareil critique et d’un dossier annexe conséquent. Ce dossier permet de replacer Orthodoxie dans la polémique qui l’a vu naître, qui commence vers 1903. Ce débat public a principalement trois autres protagonistes, qui se répondent par pamphlets interposés?: Robert Blatchford, militant athée et socialiste, rédacteur en chef du Clarion, journal farouchement anticlérical?; le révérend Reginald John Campbell, prêcheur célèbre à l’époque?; et l’écrivain socialiste Herbert George Wells, plus connu en France, pour ses romans d’anticipation que pour ses essais. Ainsi, en annexe, nous avons mis à la disposition des lecteurs français les passages les plus significatifs de leurs écrits, pour reconstituer les grandes lignes de cet échange.

Une place importante a été accordée aux pamphlets de Blachford parce qu’il est frappant à leur lecture de constater que la majorité des Français d’aujourd’hui sont de nouveaux païens qui professent très exactement ses idées socialo-agnostiques, mâtinées de bouddhisme et de déterminisme, et tendues vers la domination complète de l’humanité. C’est pourquoi nous avons ajouté quatre textes de Chesterton inédits en français, ses «?Controverses avec Blatchford?», qui mettent en pièces point par point son idéologie, avec finesse et humour. Si la vérité est éternelle, les textes de Chesterton seront éternellement jeunes, car ils s’enracinent dans ce qui ne passe pas, alors que passent et trépassent les modes intellectuelles. Les lire et les relire, c’est faire une cure de jouvence, pour retrouver un regard purifié et primitif, ancré dans des convictions fermes et armé contre les folies qui sans cesse assaillent la citadelle du bon sens.

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René Girard, du désir à la violence, de Sylvain Durain

23,00
Cet ouvrage hybride est revendiqué par son auteur. Il permet au lecteur, notamment grâce aux deux premières parties, de comprendre les thèses de René Girard à travers leur évolution et ses principaux livres et apporte également aux connaisseurs du penseur avignonnais une approche novatrice par l'étude du « girardisme » face à la Tradition de l'Église. Rien n'échappe à l'enquête de Sylvain Durain : Girard est-il théologien ? Est-il gnostique ? Comment penser Vatican II ou la mort du Christ avec sa grille de lecture si particulière ? Vivons nous une époque de retour du sacrifice humain sous couvert d'humanisme ? Quid du transhumanisme et fin programmée de l'humanité telle qu'on la connait ? Autant de thématiques qui, sans renier certains aspects polémiques, donneront à réfléchir à l'homme du XXIe siècle.
Analyses de films, biographie et correspondances, prospective, géopolitique ou métaphysique, c'est toute l'œuvre de René Girard qui est disséquée par Sylvain Durain dans un livre inédit. Que vous connaissiez René Girard, ou non, ce livre ne vous laissera pas indifférent.
Sylvain Durain a notamment établi le concept de « matriarcat sacrificiel » dans son livre Ce sang qui nous lie, aux Éditions du Verbe Haut ; il est également l'auteur de La fin du Sacré, ou le retour du sacrifice humain, aux Éditions de La Nouvelle Librairie.
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