Pourquoi la littérature [du vagin] respire mal, de Philippe PICHON

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Nous, vous, iels. : France, ta littérature fout le camp, comme étrangère à elle-même.

Il était deux fois un monde ne pardonnant rien, sauf la médiocrité d’une orthographe féminine au pluriel ; un pays où tout est permise ; une époque de mâles castrés par des corps transgenres : « Le Livre de Prométhéa ».

Quand le canapé lit, c’est que l’auteur est prêt à se coucher sur le divan des divas d’Elle. Et le cas de conscience devient immédiat : que lire et surtout quoi s’épargner ?

Véritable « lettre ouverte » aux nouvelles maîtresses censeures, prêtresses de l’écriture inclusive et mères la morale d’une féminitude outrancière, l’auteur s’attache à dénoncer l’indigence littéraire de cet « écrire femme » qui sévit depuis 1955, et dont les avatars se nomment Darrieussecq, Despentes et Delaume, jeunes nées d’un sexe qui n’en est plus un.

Le polémiste ne cache pas avoir ses têtes, et donc ses têtes de Turques. Tendre dans l’éloge, dur dans l’éreintement, fidèle dans le paradoxe, il s’en prend de préférence aux génies installés, aux notables reconnus, aux vaches sacrées. Beauvoir et Duras en prennent pour leur grade, et d’autant plus que ce grade est élevé. Les tenantes de l’« écrire pour être », Benoîte Groult et Annie Leclerc, Marie Cardinal et Monique Wittig, sont proprement assassinées. Hélène Cixous et Julia Kristeva, collées au mur et sommairement exécutées. C’est bien leurs tours. Les fantaisistes Muriel Cerf et Chantal Chawaf, en revanche, sont ovationnées suivant leurs mérites, et non en fonction de l’opinion régnante ou de leur audience.

On ne trouvera ici aucune trace de Catherine Millet ou de Camille Laurens. L’auteur aurait aimé se frotter à Éliette Abécassis et Mazarine Pingeot. Mais voici Jeanne Hyvrard sortie de l’armoire, Françoise Sagan, de la naphtaline. Voilà Annie Ernaux rasée de près. Ou Christiane Olivier, déboulonnée. Edmonde Charles-Roux, Danièle Sallenave ou Christiane Rochefort, réassises à leurs strapontins de romancières circonstancielles. Et au pinacle, bien sûr, avec Yourcenar, magistralement évoquée, Anna de Noailles, Renée Vivien, Colette, visages féminins d’écrivains insurpassables. Comme avec tous ceux qui vivent, qui souffrent, qui meurent pour la cause : celle de l’écriture.

Ainsi soient-elles, ces parleuses et ce qu’elles disent ou rien.

Poète et prosateur, déjà auteur de Voyage en Tsiganie. Enquête sur les nomades en France (Éditions de Paris), Journal d’un flic (Flammarion) et de Fichier STIC : une mémoire policière sale (Jean-Claude Gawsewitch éditeur) qui ont suscité de vives polémiques dans la presse nationale, Philippe Pichon récidive. Après des Humanités et un parcours atypique (transgenre ?), à 53 ans passés, au son de « Lâchez-nous la grappe, culs-de-basse-gauche », il pourfend les thuriféraires du « vaginalement correct ».

ISBN : 9782491187361

Sorti le 26 octobre 2023.

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Le pamphlet coup de poing contre le féminisme littéraire les daltoniennes de l’écriture inclusive !

3 avis pour Pourquoi la littérature [du vagin] respire mal, de Philippe PICHON

  1. Sylvain Durain

    Un ouvrage exceptionnel, une bombe atomique contre le cancer du féminisme littéraire et ses métastases de l’écriture inclusive. A lire absolument !

  2. Roger Nimier

    Un Rimbaud en rangers

    Sous le titre de Pourquoi la littérature [du vagin] respire mal, Philippe Pichon, un flic-poète, fait paraître une façon de « Manifeste de l’homme ordinaire ». Mais nous sommes en 2023 à l’heure d’un wokisme littéraire exigeant et applaudi et cela suscite déjà des remous. En 2028, une réédition (et non pas une récidive) sortira avec une préface de Jean-Marie Rouart ou d’Angelo Rinaldi, si l’écriture inclusive n’a pas englouti le Quai de Conti. Entre-temps, certains propos pourront avoir été atténués. Mais, comme l’écrit Pichon, « à réalité obscène, langage brutal ». Il n’empêche que, moins excessifs, l’auteur ne reniera sans doute rien de l’essence de sa révolte. Cet écrivain en colère n’apparaît pas comme un théoricien ou un idéologue, mais ordonne-t-on une colère ? Certaines attaques sont parfois mal dirigées. Certaines idées peuvent apparaître sommaires. Maints jugements prêtent matière à discussion. Mais il y a de la naïveté dans la fraîcheur. Ceux qui applaudissent tout vont applaudir. Certains retrouveront leurs points de vue. On en débattra beaucoup. On va être violemment pour ou contre.

    Exprimé d’une autre manière, le point de vue n’est finalement pas si éloigné de celui de ses aînés, Céline en début de peloton, Gracq en maître à lire, Houellebecq en queue de lignée : littérature à hauteur d’homme, littérature de l’homme ordinaire… mais là, pas de douceur, de l’énergie dans le tir à boulets rouges. Dans un entretien, Pichon s’explique : « A la mise en équations des lois intellectuelles et économiques, à l’algèbre déstructuraliste des sciences sociales, j’oppose une sorte de logique des vérités sensibles, une fusion du bon sens et de l’espoir d’un retour à la tradition classique (en littérature). Je pense aussi à la menace qui pèse sur les civilisations. » Il s’agit de retour au mystère presque intact du monde, aux moments de tension intime de l’être, loin du scientisme et près de l’artisanat. Pas de procès d’intention possible ; par le passé, Pichon a pris de nombreuses initiatives pour la diffusion de la littérature en se montrant moins fermé à certaines expériences qu’il ne le dit aujourd’hui : l’amour du poème est trop vaste pour qu’on se cantonne dans le refus. Certes, le vieillot et le fade, la littérature à cheveux blancs ou à la poésie de la culotte souillée, le rimailleur et le rime-à-quoi, le cuistre gallimardeux, les beaux écrivains de Paris, les olibrius démembrés ou les ovnis littéraires genrés resteront à la porte. Il répond par la nature, la révolte, la tendresse, l’amour. C’est au nom de cette hygiène radicale qu’il faut pardonner à Pichon les excès que l’on a dits. Et l’assurer ici d’un soutien tiède à son action. Ou partager un refus nuancé.

    Cette ardeur désordonnée que met Pichon à défendre ses humeurs de lectures, on la retrouve dans ses poèmes, avec plus de maîtrise et de vigueur convaincante, car l’auteur de La joue pas rasée de la solitude (Prolégomènes, 2021) ou de Cieux défunts ciels défaits (Douro, 2023) parmi ses meilleurs recueils, dépasse un projet polémique pour épouser les rythmes et les sujets de son temps (l’écologie, le ressourcement possible sur une planète menacée, le manque d’eau, de terre, d’oxygène), ses armes étant la hardiesse des images et l’ardeur verbale, le ton direct, et procédant de plus d’art et de modernité dans son élaboration qu’on ne le croirait. Pichon, bien avant la date, a fait sa COP, son sommet de la Terre, mêlant constat et colère, révolte et générosité. Venu de la Mayenne (par ses ancêtres maternels) et de la Seine-et-Marne (par ses aïeux paternels), il apporte ses accents du terroir, un fond de gravité, de mélancolie élégiaque qu’on croit réservé aux hommes désespérés. Divers aspects qui font une œuvre attachante, et surtout le désir de tout dire, de ne rien cacher du moi intérieur et du moi dans la société. Un Rimbaud en rangers.

    Il est vrai que dans Pourquoi la littérature…, on retrouve auprès de l’homme au langage quotidien, à la fois le poète du bonheur physique, du désir d’une « grande » littérature, mais aussi, auprès de quelques outrances, un ton parfois triste comme un nevermore, un « c’était mieux avant », comme un jour maussade : le jardin des Belles-Lettres s’est fané sur son visage, il l’attend depuis trop longtemps. Sur la vitre, une goutte de pluie se fait une beauté : c’est novembre.

    Il y a dans son pamphlet la danse, les émois amoureux, les femmes écrivain[e]s qu’il aime (c’est évident), des images un peu forcées, d’autres ravissantes, quelques goujateries, et surtout la révolte et l’agressivité ; confesseur et critique laid, il crache sur les robes-chasubles d’autrices détroussées et, comme autrefois le goupillon, le sabre et les culottes de peau, les nouvelles maîtresses censeures reçoivent son mitraillage littéraire. Ce qui qualifie l’opus est la vitalité. On perçoit un appel, on est dans l’actualité, le quotidien, la crasse. La révolte n’est pas la maladie adolescente mais celle des yeux ouverts sur les spectacles repoussants des compromissions, des injustices et du Verbe bas. Pichon a beaucoup lu et sait écrire. On est dans la ville où on veut faire l’amour à Sagan et Yourcenar et non vraiment la guerre à Despentes et Ernaux. En même temps que l’ardeur, le paroxysme qui conduisent au désordre, il y a un soin de l’écriture maladive qui va s’amplifiant (les deux derniers chapitres, « Pour en finir … définitivement » et le truculent « Post-rectum », ne sont pas piqués des hannetons), une rigueur qui donne plus de force au propos en même temps qu’il le desserre. Il y a là des paroles à marcher, à courir, à jouer, à poignarder. En fait, le projet de « comme les anges, le je romanesque n’a pas de sexe » est assumé par l’auteur. Le manifeste-cri de Pichon n’inversera pas le cours des choses. On peut s’en réjouir ou s’en désoler. La littérature continuera à avoir ses laboratoires, ses salons et ses salonards, ses autres demeures encore moins fréquentables, mais un certain nombre d’autrices ont trouvé une chaleur accueillante et une manière directe d’aborder le monde.

    Plus tard, sûrement, Pichon nous parlera de sa Mayenne et de sa Seine-et-Marne, de ce qui l’aide à vivre : femmes, paysages, amour. Et ce sera bien, et ce sera mieux. Après le carnet de bord d’un adulte travaillé par son époque rance, le vécu bouillonnant, le constat, la confession, il nous dira les moyens de son émerveillement, car surviendra le temps de l’apaisement, l’équilibre, sera-t-il en flammes, entre tous ses projets, et cette distance non distante qui créera son grand-œuvre.

    Roger Nimier (revenu des Enfers)

  3. Jean-Paul Sartre

    Le tout dernier essai de Pichon, un « pamphlet » dit la couverture, est à l’image de ceux d’un autre très mauvais auteurs de libelles dont il se revendique, Bloy, de la prose tranchée avec du blanc au bout, où il se donne le beau rôle du mâle castré, et lequel se caractérise par un ton sentencieux. Pichon y imite probablement Céline, et ce dernier, avec son ample antisémitisme, n’aurait pas écrit pire. C’est du moralisme français à la petite semaine. C’est un journal inutile de ses lectures. Inutile, je ne sais pas : on va plus en parler qu’aucun de ses recueils de poésie depuis 1989. Il faut croire qu’il suffit d’écrire des âneries pour que les médias s’intéressent à vous : dans Pourquoi la littérature [du vagin] respire mal, on a l’impression de voyager derrière un chauffeur de taxi qui ronchonne contre les pédés, les juifs, les femmes, dispose des généralités sur tout, et, quand il juge quelque chose en bien, ne cesse d’être comique : les vraies femmes, les terribles, sont de très bonnes conductrices…

    Ce texte publié, la critique vraiment cultivée va découvrir la lune : Pichon misogyne ! Pichon d’extrême-droite ! Quand on pense que … ! Si on avait su… ! A moi la Résistance ! Sans doute a-t-elle oublié, dans la grande quantité de ses connaissances, les textes polémiques de Pichon-essayiste parus aux sulfureuses éditions Dualpha (notamment son improbable Le Cas Céline. Coupable, mais de quoi ?), ses interventions à Sud Radio au moment des émeutes urbaines de l’été dernier, etc. où affleure une haine de l’Autre, au bord d’être un cannibale, surtout s’il habite un quartier déshérité. Tout cela est très con, mais le principe, l’injuste principe de la bonne littérature, c’est qu’elle chasse la mauvaise, et qu’on oubliera à-peu-près Pourquoi la littérature… comme on a à-peu-près oublié son Journal d’un flic, déjà pardonné par les excellents textes de Pichon-poète, de même que ses brillantes études sur Saint-John Perse, Pierre Emmanuel et Pierre-Jean Jouve font fermer les yeux sur son ridicule essai La Tentation anarchique. Les défauts de son pamphlet viennent principalement de ce qu’il n’est pas écrit, est de l’émission de mots non modifiée : s’il avait un tant soit peu fait de la littérature, au lieu d’éjaculer de simples irritations, son livre aurait été moins mesquin.

    Tout en étant prodigue d’images, Pichon est un sec, un mince, un serré, un fouetteur. On devrait le faire lire aux Andalous. Vous savez, ces phrases qui se terminent par deux coups de castagnettes, on croit que quelque chose va suivre, et c’est fini. Combinaison rare : les secs sont souvent avares. C’est pourquoi il exécute « l’écriture féminine » en seulement 200 pages. Sa sécheresse lui permet d’écrire des moments de lyrisme qu’on croit. Et, de temps à autre, des phrases de conte de fées, comme son hommage à Colette.

    Balzacismes de Pichon : son intérêt pour les masses, auxquelles il cherche à donner un ordre. Il pense que les rousses sont comme ceci, les putes comme cela, remarque que le soir trois millions de Parisiennes lisent Annie Ernaux et vingt-neuf millions de Françaises ne la lisent pas. Pichon a les préjugés antimétèques d’une époque qui admettait que nous colonisions, mais pas qu’ils immigrent. Pichon est resté à l’époque de l’internationalisme de Larbaud, et c’est une limite intellectuelle, quelle que soit l’époque, de haïr un groupe en tant que tel.

    On se contentera de feuilleter le livre et de renifler le talent. Il arrive à Pichon d’effleurer la vulgarité et d’assumer la muflerie, non sans ressemblance avec Morand et Montherlant alors qu’il se voudrait Balzac. Pichon aime bien choquer. Il parle de femmes « à yeux métalliques ». A yeux, hiatus. Il sait que « aux yeux » serait plus euphonique, mais, dans son dédain, il écrit contre la conception logique, non pour la fluidité de sa phrase. Cela produit de rugueuses pages de pamphlet où il se débarrasse du registre pamphlétaire, avec une artificialité et une obscurité crasse bien plus intelligibles que les pâteuses explications qu’aurait écrites un écrivain moyen. Il teinte les balzacismes et en fait des morandismes : si le balzacisme veut rattacher toute chose à une tradition, le morandisme constate qu’elles en sont détachées, dans le nouveau monde massifié, vilain mot, vilain fait. Montreur du contemporain, parfois au bord du reportage mis en pages de littérature, Pichon ne suit qu’apparemment la ligne balzacienne. Il y a de la naïveté dans Balzac, qui n’est réaliste que dans son rêve d’avoir tout compris de l’envers de la société et qui en fait un manège enchanté ; Pichon, qui a plus d’expérience sociale (il a été flic pendant vingt-deux ans), connaît le danger de dire trop précisément ce qui se passe : il montre par esquives, ce qui le ramène plutôt à Morand.

    Il y a dans Pichon un naturaliste qui fuirait la glu du sujet. Il raconte qu’il a été élevé par les romans naturalistes de la bibliothèque de son père (qui aimait Zola). C’est un formaliste qui a la ruse de se faire passer pour un grand reporter, métier qui n’est plus à la mode. Il choque le bon goût par des allitérations chuintantes (« des chattes chantaient »). Il aime faire des étincelles en frottant des images rances. Il effleure la goujaterie à force de chercher la métaphore frappante (« les femmes restent des heures ainsi, cyniques et génitales » et plus loin, généralisation : « Angot est sans esprit, sinon, comme toutes les femmes, dans ses lettres »). Pas d’étude littéraire vraiment sérieuse, mais une série de vignettes, avec des bouffonneries. Un souffle de grossièreté sur l’ensemble, qui est néanmoins goûtu.

    Pichon devrait enlever ses colliers d’images, adopter un pas plus lent et plus sortir de sa chambre d’écriture. Nous avions un maquignon aux doigts couverts de bibeloteries anguleuses, nous aurions un gentleman au costume bien coupé et sobre.

    Cet observateur du présent est un très bon chroniqueur des choses passées. Le présent l’irrite. Il a le malheur d’avoir été enfant dans les années 70, adolescent dans les années 80 et jeune homme dans un monde délicieux et apparemment immortel comme la Chine, et d’avoir vu ce monde cassé par les années 2000. Son ire est adoucie par le « je me souviens » du « c’était mieux avant », car en vieillissant, certains hommes oublient qu’ils n’ont pas aimé l’époque de leurs vingt ans, car c’était l’époque de leurs vingt ans.

    Jean-Paul Sartre (redescendu du Paradis)

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