Culture du vide est la traduction française d’Our Culture, what’s left of it de Theodore Dalrymple, qui traite de l’effondrement du niveau d’éducation et de culture en Angleterre, de l’art moderne et de la décadence esthétique pleine de bons sentiments d’une certaine élite. (Traduction, préface et notes de Radu Stoenescu – philosophe)
Theodore Dalrymple
Theodore Dalrymple est le pseudonyme d’Anthony Daniels, médecin psychiatre, né à Londres en 1949. Il est considéré comme « l’Orwell de notre époque » par plusieurs philosophes anglophones (David Pryce-Jones, Myron Magnet, Denis Dutton). Curieux de comprendre la méchanceté des hommes, il a beaucoup voyagé, notamment dans les pays communistes et en Afrique. De 1990 à 2005, il a travaillé dans l’hôpital attenant à la prison de Birmingham (Angleterre). Méditant sur ses expériences et ses rencontres souvent terribles, il a contribué à de nombreuses revues, comme The British Medical Journal et The Spectator, et ses essais ont été traduits en plusieurs langues.
Extraits du livre
« La grossièreté dont je me plains résulte de la combinaison empoisonnée d’une admiration d’inspiration idéologique (donc affectée) pour tout le populaire, d’une part, et d’un snobisme intellectuel, d’autre part. À une époque démocratique, vox populi, vox dei?: la multitude ne peut pas faire de tort?; et suggérer qu’il existe ou devrait exister une activité culturelle dont pourrait se trouver exclu un grand nombre en raison d’un manque de raffinement intellectuel est considéré comme élitiste et, par définition, répréhensible. La grossièreté est l’hommage que rendent les intellectuels, sinon au prolétariat, du moins à l’idée schématique, inexacte et condescendante qu’ils s’en font. Ils prouvent la pureté de leurs opinions politiques par l’ignominie de leurs productions.
Quant au snobisme, l’intellectuel s’élève au-dessus du commun des mortels, qui s’accroche encore de façon donquichottesque aux normes, aux préjugés et aux tabous, en rejetant ces derniers totalement. Contrairement aux autres, lui n’est pas prisonnier de son éducation et de son héritage culturel?; il prouve ainsi la liberté de son esprit par l’amoralité de ses conceptions.
On ne s’étonnera pas que, dans cette atmosphère mentale, les artistes se sentent obligés de ne s’attarder que sur ce qui est visuellement révoltant?: car comment, dans un monde de violence, d’injustice et de sordidité, prouver sa bonne foi démocratique autrement qu’en s’attardant sur ce qui est violent, injuste et sordide?? Tout retour à la beauté conventionnelle serait une dérobade élitiste…. »
« Trash, violence et Versace — mais est-ce de l’art?? »
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